NAISSANCE ET EVOLUTION DU VILLAGE NKOHO
Le Cameroun, comme la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, est un conglomérat de groupes ethniques dont l’une est l’ethnie Bamiléké. Les Bamilékés, dont les origines remontent à l’Égypte ancienne, ont migré vers ce qui est aujourd’hui le Nord du Cameroun entre le XIe et le XIVe siècle. Au XVIIe siècle, ils ont migré plus au sud et à l’ouest pour éviter d’être contraints de se convertir à l’islam. Les Bamilékés sont organisés en Royaumes sous le guide d’un Roi. En langue YEMBA, le Roi est appelé FO’O.
Le nom NKOHO désigne en langue YEMBA le territoire des FO’O qui recueillaient des idées et des stratégies. L’histoire du Royaume NKOHO remonte à la première moitié du XVIIe siècle.
Sur le plan géographique, NKOHO est un Royaume Bamiléké situé à l’intérieur des frontières géographiques d’un Royaume plus vaste (BAFOU) dans la région de l’Ouest du Cameroun. Il est situé au Nord de SAA MEYA et au Sud de la falaise de NJUTITSA. Il est limité au Nord par MENTSI au Sud par KELENG et LEPIA à l’Est par TCHOUTSI et SOH. A l’Ouest par NDJIO. Sur le plan administratif, NKOHO est une des chefferies de 3ème degré du groupement BAFOU. Sur le plan traditionnel, FO’O NKOHO est le 5ème FOTHEUH de FO’O DONG après FO’O DZIHFENG, FO’O TSINGLA, FO’O KAMEZO et FO’O TSAGUE. Ses habitants vivent dans le strict respect des us et coutumes du Peuple NKOHO, et des lois de la Républicaine du Cameroun.
LA LIGNEE DES FO’O NKOHO
- FO’O TEGUENANG
- FO’O NOUKIA (KOP’CHI)
- Natemah FO’O NKOHO SINDJOU
- Natemah FO’O NKOHO NGUETSE
- Natemah FO’O NKOHO TETSOPFO
- Natemah FO’O NKOHO TETSOP’LO
- Natemah FO’O NKOHO TSOPZEU
- Natemah FO’O NKOHO ALACHIO (1910-1966)
- Natemah FO’O NKOHO TEKOBOU (1966-2021)
- Natemah FO’O NKOHO FEUDJIO (2021-Present)
LE REGNE DES FO’O SUR LE TRONE DES NKOHO
FO’O TEGUENANG
Accompagné de son ami NGAPGUE (MOOH DJEUHNGAP), de son serviteur TETSATEM (MOOH PIHI) et de son fils NOUKIA, TEGUENANG s’installe dans la première moitié du XVIIe siècle à côté d’un ruisseau plus précisément sur le lieu aujourd’hui sacré des NKOHO appelé NFOH’JIOH.
Originaire de BANGANG, dans un bas fond qui s’étend sur 03 villages (BALEVENG, BALESSING, BANGANG), TEGUENANG était de profession chasseur et vigneron. Mais fut calomnié et condamné avec d’autres personnes à une peine lourde par la chefferie BANGANG pour leurs idées jugées révolutionnaires. Ils obtiennent heureusement la miséricorde du notable chargé de les punir. Car, n’étant pas d’accord de cette injustice, celui-ci va les cacher dans un endroit touffu au sud de BANGANG et va revenir dire à son chef qu’ils se sont échappés.
TEGUENANG décide un jour et quitte cette cachette. Accompagnés des personnes désignées plus haut. Il remonte vers le nord, la cachette fut après son départ découvert par le chef BANGANG et ceux qui y étaient fus pardonnés et surnommé WONTSA. (Ceux à qui on a eu pitié). Ils ont formé ainsi le groupement NTSA (BATCHAM).
La chasse portait fruits au fur et à mesure que TEGUENANG et compagnons remontaient vers le nord. Ils traversent BALESSING, BALEVENG continuent leur marche jusqu’au lieu-dit FO’O JIO cité plus haut et décident de s’y installer.
TEGUENANG plante les raphias tout le long du ruisseau. Afin d’agrandir le territoire, 02 moyens de conquêtes sont mis sur pied :
Le NFOUKAH : Force spéciale du chef. Chargée des interventions rapides.
Le NTSOH NKOUP : Crée par MOOH DJEUNGAP. Cette organisation secrète séquestre ses victimes et les oblige à rallier le groupe.
Rattrapé par le poids de l’âge, TEGUENANG s’endort et laisse comme héritier son fils NOUKIA. Son autre fils, plus jeune, né dans ce nouveau territoire est installé sur l’autre rive du ruisseau, côté nord. Son nom de notable sera MOOH TEGHOU. Cette partie du territoire s’appelle de nos jours NTOUOHKA.
FO’O NOUKIA et FO’O NKOHO SINDJOU
NOUKIA entretient et exploite les raphias plantés avec son père. Il se sert des rameaux pour se tisser les vêtements (KOPCHI’I). On l’appelle désormais GWEUIA KOPCHI’I. Il sympathise avec les chefs voisins chez qui il collecte les idées (FONGNWETCHOU, KEMNGUENA DE LEPIA VENU DE MEKONG BALEVING.). Il organise sa chefferie. Avec les siens, il crée le groupe des 09 NOTABLES, celui des 07 NOTABLES, et le NGUIA-NZEH. Ses conquêtes, et son habilité lui font acquérir le nom de FO’O NKOHO. C’est-à-dire le chef qui égrène les idées. GWEGUIA KOPCHI’I est désormais appelé FO’O NKOHO, le Chef qui a égrainé les idées. Son territoire sera désormais appelé NKOHO. FO’O NKOHO NOUKIA sera succédé par son fils SINDJOU.
FO’O NKOHO SINDJOU
En plus de la vigne, FO’O NKOHO SINDJOU entreprend l’élevage. Il épouse beaucoup de jeunes filles. Beaucoup d’autres femmes même âgées lui sont cédées (NTSOUH) à sa demande par leurs maris. Celles-ci lui servent de main d’œuvre pour l’élevage et autres petits travaux. Il s’endort et quitte le monde laissant 60 veuves. Il est succédé par son fils NGUETSE.
FO’O NKOHO NGUETSE, FO’O NKOHO TETSOPFO 1 et 2, ET FO’O NKOHO TSOPZEU
Ambitieux, combattif et possessif, FO’O NKOHO NGUETSE met sur pieds une redoutable armée. Avide d’agrandir son territoire, il mène des guerres sans merci. Aidé par le TOUNG-NGUIA de MOOH TEGNI NGUIMAZAP, il étend son territoire jusqu’à MEZET. Ce territoire est ainsi de ce côté nord de NKOHO parallèle à TCHOUTSI et BASSESSA FOTSA qui s’étendent aussi respectivement jusqu’à MEKOUH et NSAKIA. NKOHO connait son essor sous FO’O NGUETSE. A partir de lui, règne désormais la dynastie des NGUTSE. Le territoire s’appelle désormais FO’O NKOHO NGUETSE. En plus de 60 veuves laissées par son père, il épouse 70 autres femmes.
Sa prospérité attire l’attention de FO’O DONG, roi des BAFOU qui décide de l’attaquer. Pour cela, FO’O DONG se réconcilie avec FO’O TSAGUE qui avait quitté MENLEPEH déçu pour s’installer à BASSESSA. C’est ainsi que FO’O TSAGUE attaque TCHOUTSI, allié de NKOHO. Pendant que FO’O NKOHO NGUETSE et son armée vont à son secours, NKOHO est envahi par les conquérants venus de MENLEPEH. NGUETSE en position de faiblesse capitule, se soumet et négocie le statut de FO’NTEUH. FO’O NKOHO NGUETSE sera Succédé par son fils TETSOPFO. TETSOPFO se contente d’un élevage avicole et caprin. Son territoire sera malheureusement amputé. Il est succédé par TETSOP’LO.
FO’O NKOHO TETSOP’LO à sa mort laissera la chefferie à son fils TSOPZEU. FO’O NKOHO TSOPZEU tente en vain de redonner à NKOHO sa valeur d’entant. Mais, NKOHO est une fois de plus amputé. Il sera succédé par ALACHIO.
Natemah FO’O NKOHO ALACHIO
Né vers 1885, FO’O NKOHO ALACHIO succède à son père vers 1910. Une décennie après, il est séduit par l’enseignement des missionnaires catholiques installés à Dschang où il est allé chercher son sujet MASSA PAUL LEUKEUMO. Sur les traces de ce fils et de FO’SITEU (sous-chef FOTO), il se convertit et prend le prénom de PHILIPPE, nom de l’un des douze apôtres du Christ. Liés par le christianisme, FO’O NKOHO ALACHIO et FO’O SITEUH deviennent des grands amis. Pour sceller cette amitié, FOO’ NKOHO marie sa fille YMELE (O’OH NTSANG), à FO’NSITEUH. Celle-ci sera une sage-femme formée le par les sœurs de la mission catholique.
A cause des exigences religieuses, Il cède ses femmes à ses amis et frères ; mais toutefois, il retournera plus tard dans la polygamie. Dynamique et travailleur, il réalise beaucoup de travaux. Nous notons les routes NKOHO-KELENG, le NKOHO-MENTSI, NKOHO-TCHOUTSI. Il construit en matériaux provisoires une église et une école (les toutes premières dans BAFOU) à NZENPIH. Il choisit cette partie de NKOHO parce qu’elle était aussi appelée METREFOUM. Car le fil téléphonique reliant Dschang à la plantation de coloniale de BABADJOU traversait cette zone et une rumeur faisait croire que la route nationale reliant Dschang (chef-lieu de la région Bamiléké) à MBOUDA devait suivre ce fils. FO’O NKOHO ALACHIO se projette même de déporter sa chefferie dans cette zone afin d’être à côté de cette future route, et de se rapprocher de MASSA PETRO et de FO’BETH ses 02 amis dans la mission d’évangélisation. Mais, cette rumeur ne sera jamais réalisée. Cette route n’a jamais existé et pendant qu’on l’attendait, l’administration coloniale a réalisé les travaux créant l’actuelle route traversant NKOHO et allant jusqu’au domicile TCHUETETSA (actuel FO’O NDOH). D’où le nom DJUTITSA a ce lieu de chute (BAFOU NORD). MFO’LACHIO oublie alors son projet de NZENPIH.il a construit tour à tour 2 palais, un premier qu’il a abandonné et un second à côté de la route (actuelle chefferie).
Sur le plan agricole, il est parmi les premiers ressortissant de l’Ouest à avoir entre 1927 et 1930 l’autorisation de cultiver le café. Ceci avec l’aide de son ami MASSA Johnny devenu plus tard FO’NLENG. Il plante aussi plusieurs arbres fruitiers tels que les palmiers à huile, les manguiers, les mandariniers, les cerisiers etc. il a même tenté de mécaniser cette agriculture car on trouve tout autour de la chaufferie les vieilles carapaces de charrues. Il existe encore aujourd’hui à côté du ruisseau ce vieil étang qui lui a permis de faire la pisciculture. Il entretient des relations d’amitiés très sincères avec Johnny BALENG, Jean TEFACK (TEACHER NSIA ou WAMBA NDENSIA, SOUFO-NZINKOP et MASSA PETRO de MBET. Tous du clan d’âge NGUENI, ils faisaient partir dans la première moitié du 20ème siècle des plus grandes élites de BAFOU. Après chaque rencontre de concertation chez l’un d’eux, ils tuaient un porc qu’ils divisaient en 05 morceaux. Chacun d’eux connaissant déjà sa partie. Ils ont d’ailleurs unanimement demandé qu’a la veille des funérailles de chacun d’eux, qu’un porc soit également égorgé et que chaque héritier prenne la partie qui revenait à son père, ceci en mémoire de leur amitié. Nous espérons qu’ils ont tous respecté la volonté leur père. FO’O NKOHO ALACHIO
s’endort en 1966 et est succédé par son fils TEKOBOU GERMAIN
Natemah FO’O NKOHO TEKOBOU
TEKOBOU en YEMBA signifie « ne cherche pas de palabre ». Né Dongmo Félicien, FO’O NKOHO TEKOBOU Germain a eu une expérience de mort imminente en raison d’une pneumonie négligée alors qu’il vivait avec son grand-père maternel. Ce changement de nom a été fait par son père, FO’O NKOHO ALACHIO, pour exprimer le fait qu’il était en paix avec tout le monde, malgré ce qui était arrivé à son fils.
FO’O NKOHO TEKOBOU n’a que 16 ans quand il succède à son père. Ses débuts seront difficiles, pénibles et tumultueux du fait de nombreux clans adversaires de la loyauté, et chercheurs d’intérêts personnels. La population NKOHO restera fidèle a alignée derrière son leader qui sera projeté par des illustres hommes NKOHO, KUETE JIOFACK Gaston, ZINGUEGNI Mathias, TEGUEVOU GAAGHO Fabien. KEMJAZA FOUELEFACK Martin, WAMBA SAAH GONG JOGO Martin.
Malgré son jeune âge, il entreprend des actions significatives dans la gestion du village. Il décide du regroupement de plusieurs réunions à la chefferie (AKA’A MBOUOWA, AKA’A MBOUOTCHOU, le TCHUNFO entre autres le même jour et au même lieu ; ceci dans le but de faciliter la communication et la coordination des actions. Il met sur pied un Comité de Développent, qui au départ, est une messe de requiem a la mémoire de son père. Ceci coïncide aussi avec l’ordination sacerdotale d’un fils NKOHO : L’Abbe Mathias TEGOMO NGUETSE (qui prendra plus tard le titre de MANFO NGUETSE) qui s’engage à dire une messe d’action de grâce chaque année dans son village. Cette rencontre est devenue avec le temps, le congre de NKOHO, puis le Comité de développement.
FO’O NKOHO TEKOBOU est issu d’une lignée de guerriers et de stratèges brillants. Il a engagé sa royauté sur un autre type de bataille : la quête du bien-être de son peuple. Si la philosophie de ses 55 ans de règne pouvait être résumée en une phrase, ce serait “la pauvreté n’est pas naturelle, elle est créée par les êtres humains, elle peut être vaincue par l’éducation, le travail et de bonnes valeurs morales“. Cette philosophie est la pierre angulaire de la prospérité intellectuelle, économique et spirituelle des habitants de NKOHO.
FO’O NKOHO TEKOBOU a montré l’exemple en poursuivant, contre vents et marées, son éducation. En 1972, il obtient son diplôme d’ingénieur associé en télécommunications de l’Ecole Nationale Supérieure des Postes et Télécommunications de Yaoundé Cameroun. Il effectuera deux stages professionnels en France.
Le peuple NKOHO a copie l’exemple de son FO’O. Les habitants de NKOHO sont connus pour être motivés et travailleurs avec une diaspora dynamique. NKOHO est un royaume brillant avec des experts de renommée internationale dans divers domaines professionnels, des dignitaires religieux et des entrepreneurs à succès.
De nos jours, NKOHO est considéré comme le quartier latin du groupement Bafou. NKOHO regorge d’éminent intellectuels dans tous les domaines de la Sciences et des Arts. NKOHO est le village de prédilection généalogique des deux évêques que la Menoua a connu (Msg NDONGMO Albert, et Msg WOUKING ANDRE). NKOHO a un nombre record de fils prêtres et filles religieuses dont le tout premier est MANFO TETSOPNGUE NGUETSE TEGOMO MATHIAS.
FO’O NKOHO TEKOBOU sera tour à tour affecte à BAFANG, DSCHANG, MBOUDA et reviendra pour ses dernières années à DSCHANG. Tout au long de sa longue et prospère carrière professionnelle en tant qu’expert en télécommunications, FO’O NKOHO TEKOBOU a reçu des distinctions nationales : la médaille d’honneur nationale d’argent du travail, la médaille d’honneur nationale du travail en vermeil et la médaille d’honneur nationale d’or. En plus du développement interne de son Royaume, FO’O NKOHO TEKOBOU a conservé des alliances et des collaborations stratégiques avec d’autres Rois et Chefs. Il a mené des actions pour faire de son Royaume un acteur majeur de l’administration et de la vie politique camerounaises. On note deux principales dates :
7 Juillet 1987 : Arrêté préfectorale (447/AP/F/ 34 BAE/2) confirmant la légitimité traditionnelle de la Chefferie NKOHO comme chefferie de 3eme dégrée.
13 Aout 1997 : Arrêté du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (3/A/VPM MINATD/PAP/SDAA/SEC) portant création d’un centre d’état civil au sein de la chefferie NKOHO.
En plus de son rôle ancestral, FO’O NKOHO TEKOBOU était représentant de l’administration centrale, député suppléant et administrateur civil. FO’O NKOHO TEKOBOU s’endort le 24 Mars 2021 et est succédé par son fils FEUDJIO Francis.
Natemah FO’O NKOHO FO’O FEUDJIO
FO’O NKOHO FEUDJIO Francis est un brillant ingénieur de conception en télécommunication exerçant en FRANCE. Son arrestation comme chef n’a pas surpris les avertis qui le connaissaient déjà très vertueux depuis son jeune âge. Sa sortie de LAAKAM en Juillet 2023 a connu un succès éclatant. La mobilisation des NKOHO des 04 coins du monde témoigne l’amour qu’ils ont envers leur chef. On parle de plus en plus à NKOHO de l’ère du DYNAMISME.
QUELQUES MOMENTS DE DETRESSES DANS L’HISTOIRE DE NKOHO
NKOHO n’a pas connu que des moments de gloire. On a noté des moments de détresses caractérisés par les épidémies et des amputations.
Les Epidémies : On y a noté des épidémies telles que la peste, le choléra et la dysenterie, faisant plusieurs victimes et diminuant sérieusement la population de NKOHO qui était considérable sous FO’O SANDJOU et FO’O NGUETSE.
La Première Amputation Du Territoire NKOHO : NKOHO a aussi été victime de deux amputations qui ont diminuées considérablement la superficie du territoire conquis par NGUETSE. La première amputation sur l’installation FO’NGUEKEU à MENTSI. Il s’agit d’un fils de KEMGUENA LEPIA que FODONG a fait FO’TCHEU lui confiant une partie de NKOHO qu’on appelle désormais MENTSI.
NKOHO est petit à petit coupé de la partie Nord qui allait jusqu’à MEZET.
Vers les années 1950, MASSA PETROH KITIO (KEMSOSSIA) crée dans cette zone plus précisément à LEWIRI (FOULEMOH), une vaste plantation de café Arabica. Il obtient en 1957 un mémorable deuxième prix lors d’un grand comice agropastorale organisé par le chef de région Bamiléké à Dschang. Très content de ce prix obtenu par un BAFOU, sa Majesté NGOUAJIO, roi des BAFOU propose en 1958 de faire de lui sous-chef dans cette région de LEWIRI (FOULEMOH). Ceci était une occasion de reconquérir cette zone séparée de NKOHO depuis l’installation de FO’NGUEKEU. Alors que cela se prépare encore, FO’NGUAJIO s’endort dans les conditions que nous connaissons. NKOHO va donc perdre définitivement cette zone.
La Deuxième Amputation Du Territoire NKOHO : La deuxième amputation fut l’installation de 2 notables du côté Ouest de NKOHO qui s’étendait jusqu’à MELIEUH et ZEMLA. Formant un nouveau quartier appelé NDJIO.
En effet, FO’GNWETNOU, sous-chef FOTO, eu l’audace de demander la main d’une MA’A (reine de FODONG) en mariage. FODONG lui rappelle que les MA’A ont le statut des hommes et ne vont pas en mariage. Mais celui-ci parvint à convaincre FO’NDONG qui accepte de lui marier la MA’A à condition qu’elle accouche un fils garçon et le retourne à BAFOU remplacer sa mère. Chose faite, ce garçon eu le titre de MENKEM, et installé à NDJIO. D’abord au lieu-dit FO’MENTCHUI, avant de se déporter sur son site actuelle MEDJIO. Le deuxième notable installé à NDJIO fut MOO NTEYIM. Son intimité avec MOO MENLA son frère fut suspecté par leur père FONDONG. Il leur confia un terrain à NZINKOP avec une case d’un côté, dans le but de créer un petit désaccord parmi eux à travers le partage. Mais ceux-ci bâtirent une autre case de l’autre côté du terrain afin de le diviser par deux. Embarrassé, le père décida de les séparer, récupéra ce terrain et installa l’un à MENLAH et l’autre à NDJIO.
Ce quartier NDJIO paraît très important pour la chefferie supérieure. FODONG TEKONGMO s’y séjournait chez MOTEYIM et en avait profité pour faire les rites mettant définitivement fin au ZONG TSOUH sur un lieu sacré appelé LEPAZONG. En plus des deux notables chefs de quartier cités plus haut, deux notables de classe des neufs sur les quatre qui sont à LAHTCHUET habitent NDJIO. Il s’agit de KEM DONGJIO et de SOB KEMTSA (les deux autres étant MOO DJEUH TCHEUH de MELIEUH et TEJIO NFETANG DE ZEMTSUET). Ceci explique pourquoi pour couper NDJIO de NKOHO, FO’O NKOHO fut consolé par un lopin de terre à NDZIH plus un troupeau de bœufs.
CONCLUSION
En conclusion nous notons que NKOHO est une des chefferies de 3ème degré du groupement BAFOU dont la base a été instituée à la première moitié du XVII siècle par son premier FO’O TEGUENANG. NKOHO est situé au Nord de SAA MEYA et au Sud de la falaise de NJUTITSA. Il est limité au Nord par MENTSI au Sud par KELENG et LEPIA à l’Est par TCHOUTSI et SOH, à l’Ouest par NDJIO. FOʻNKOHO est le 5ème FOTHEUH de FO’DONG après FO’DZIHFENG, FOʻTSINGLA, FOKAMEZO et FOTSAGUE.
HISTOIRE INVESTIGUEE ET ECRITE PAS TCHUETE KITIO THEOPHILE GASTON, à l’époque Représentant DU FO’O à Douala) VALIDE EN 2017 PAR FO’O TEKOBOU.
SOURCE :
- VERSION DE MO’OTEGHOU recueilli en1969 PAR FO’TEKOBOU.
- VERSION DE MO’O BENASSI recueilli en 1988 par KITIO THEOPHILE GASTON.
- VERSIONS DES NOTABLES NKOHO recueilli entre 1988 et 1992 par KITIO THEOPHILE GASTON à l’époque président des jeunes.